« Du 9 février au 11 février 2024 à Tbilissi en Géorgie, Eva Livet représentait le Samourai 2000 et la France aux Championnats d’Europe.
Un championnat d’Europe regroupant un peu plus de 1150 athlètes et 49 nations. Pour son 2ème Championnat d’Europe, Eva parvenait jusqu’en demi finale de sa catégorie des +61kg.
En 1/4 de finale elle battait largement la polonaise numéro 7 mondiale sur le score sans appel de 8 à 0 avec une des plus belles techniques de la compétition. En demi finale elle rencontrait la Monténégraine future vainqueur et s’inclinait sur le score serré de 2- 0. Eva devait se remobiliser pour affronter la croate numéro 4 mondiale et récemment vainqueur de la Youth League de Venise pour la médaille de Bronze le dimanche. Eva ne tremblait pas et s’imposait avec détermination sur le score de 3-0.
Une immense fierté pour cette jeune athlète formée au club depuis ses 5 ans et qui a intégrée le centre de formation il y a 3 ans. »
Le propos de Dimitri Deniau, membre du staff du Dojo Alice Milliat au Mans, rend bien compte du parcours particulièrement méritant d’Eva Livet.
« Mon papa a 3 filles : nous avions toutes un sport imposé et un sport libre. Pour moi, le sport imposé est vite devenu mon sport préféré, là où je me sens vraiment bien. C’est le karaté qui a fait la personne que je suis aujourd’hui. »
Eva a commencé la compétition à 8 ans et s’est présentée à ses premiers championnats de France en entrant au collège. Elle a intégré une section sportive en classe de 4ème et a poursuivi sa scolarité au Lycée Le Mans Sud dans une classe avec emploi du temps aménagé. Cela lui permet de suivre ses entrainements à partir de 16h chaque soir et de participer aux stages et compétitions les week-end. Elle enchaine ainsi préparation physique, techniques et combats. Mais ce sont des entrainements adaptés pour éviter les blessures. Il y a donc aussi du temps pour le repos et la récupération.
« C’était un peu difficile au début. Mais c’est devenu un rythme pour moi. Dans ma classe de Seconde en « Section sportive », on a tous les mêmes objectifs, donc on s’adapte au rythme. J’ai de nouvelles amitiés au lycée, et pour performer, j’ai besoin de mes amis et de ma famille. »
Cette année, la Championne de France Cadette en +61kg s’est également emparée du titre Junior en -66 kg tout en étant surclassée ! Son 4e titre France lui ouvre les portes de l‘équipe de France pour les Championnats internationaux, elle intègre ainsi la liste des sportifs de haut niveau Espoirs pour d’autres médailles à venir. Pourquoi pas lors des prochains Mondiaux à Venise en octobre ? Le karaté lui apprend à canaliser ses émotions et à se dépasser mais surtout à bien s’organiser pour allier réussite sportive et succès scolaires.
« Le Samouraï 2000, c’est mon club de cœur, c’est comme une famille. J’espère continuer le karaté le plus longtemps possible. Le club nous laisse plus de temps pendant les périodes de bac par exemple. Pour mes coachs, l’école est presque plus importante que le sport ! Je privilégie mes études mais tant que je peux allier les deux, je continue le karaté. »
Eva a le soutien actif de sa famille qui l’encourage dans sa progression et lors des compétitions. Ses parents tiennent une boulangerie au Mans mais ils sont toujours présents, tout comme ses grands parents et ses sœurs. Ils l’aident également à séparer sport et vie de famille car, explique-t-elle, « quand je suis à la maison, il n’y a pas de karaté ! »
Cet équilibre est peut-être le secret de la réussite d’Eva qui souhaite entrer en Faculté de Droit une fois le Bac en poche. Sa philosophie de vie repose sur cette harmonie entre les amis, la famille et le sport, sans oublier ses objectifs de réussite.
« Il ne faut jamais lâcher, malgré les hauts et les bas. Mais le karaté pour moi, c’est plus qu’une passion. A ce niveau là, il faut écouter son cœur ! »
Une détermination qui pourrait la mener très loin, sur les traces de ses ainées Margot L’Hyver désormais étudiante et Leila Heurtault qui porte cette année la flamme olympique !
Crédit Photo : Denis Boulanger FFKDA
Margot L’Hyver, championne de karaté et marraine du Géant Franthias
Lorsqu’elle rentre sur le tatami, Margot a le regard concentré. Portée par l’adrénaline, elle s’apprête à combattre pour le titre national sous l’œil de ses parents. « Ce sont mes premiers supporters ! » explique-t-elle.
A Reims le 7 mai 2023, Margot monte sur la première marche du podium : elle est sacrée Championne de France junior pour la cinquième fois.
Partie de La Baule à 14 ans pour intégrer une section sportive de karaté au Mans avec le Samouraï 2000, elle enchaine désormais les titres et les tournois en France, en Europe et même dans le monde puisqu’elle a participé aux Championnats du monde à Santiago (Chili) en 2019. Championne de France espoirs U21 à 17 ans, Vice-championne de France junior en moins de 18 ans et même Vice-championne de France seniors car elle a été surclassée avec les adultes ! Le palmarès de cette jeune fille qui aura 18 ans en février n’a pas fini de nous étonner.
« Je me suis découverte moi-même à travers cette expérience. Je suis loin de mes parents, c’est dur de quitter sa famille et ses amies. Mais mon quotidien n’est jamais calme. On est toujours face à une difficulté à surmonter, il faut être déterminée et je suis passionnée par mon sport et par ma vie d’aujourd’hui. Mon coach nous dit qu’on vit notre vie en accéléré et c’est vrai : c’est incroyable ! »
Margot a un parcours atypique et confie qu’elle a pris très vite en maturité : collégienne en classe Euro, lycéenne et sportive de haut niveau, elle se destine au Droit international pour travailler un jour à l’ONU et pourquoi pas avant cela étudiante de Sciences Politique ? Lorsqu’elle se lance dans quelque chose, elle va jusqu’au bout et se donne les moyens d’y arriver. « Je vois toujours la petite étoile dans le sapin ! » précise-t-elle.
Un des objectifs sportifs de Margot est d’atteindre le titre européen et le titre mondial. Elle vise aussi les Jeux Olympiques si la discipline est à nouveau admise aux JO 2028.
« Je continue de progresser sur les pas de mes modèles : Leila Heurtault et Gwendoline Philippe ! J’enchaine les cours, les entrainements, les compétitions. Il faut performer partout. j’ai ce qu’il me faut côté adrénaline ! »
Non contente de son emploi du temps déjà bien chargé, Margot L’Hyver a également accepté de devenir la marraine du Géant Franthias. Ce projet qui regroupe le travail des élèves du Lycée Le Mans Sud et ceux du Lycée Funay – Hélène Boucher a abouti le 18 novembre au baptême du Géant.
« J’appréhendais un peu, mais j’ai découvert une culture du Nord avec la tradition des Géants. Les élèves du lycée Sud ont créé le Géant, ceux de Funay l’ont habillé. Puis la rencontre avec Tiote Léa et le mariage des deux Géants crée un lien entre nos deux établissements. Je ne regrette pas du tout d’avoir accepté ce statut de marraine ! »
Margot détaille ce projet qui l’impressionne. Elle retient que cela a pris beaucoup de temps, de l’énergie et un budget conséquent. Les sections professionnelles du lycée Sud ont pris en charge la partie structurelle du Géant (plasturgie, peinture…) et celles de Funay – Hélène Boucher la partie vestimentaire (couture, création graphique des tatouages, écriture d’une légende).
« Ce projet n’est pas anodin. Il permet une reconnaissance du travail des élèves des deux lycées pro. Ça permet aussi de savoir ce qui se fait dans les ateliers, c’est formidable ce qu’ils ont réussi à créer ! Tiote Léa va être exposée à la Mairie du Mans, j’espère qu’on pourra mettre en valeur les élèves qui ont participé . »
Pour finir l’année 2022 en beauté, Margot l’Hyver a reçu 50 euros pour le Prix des jeunes remarquables de Sarthe remis le 15 décembre. Une belle reconnaissance pour son engagement !